À propos de l’événement
« ENTRE MODERNES ET ANCIENS ? »
Programme 19h30 sur instruments modernes :
Trio « L’Archiduc » op.97: I. Allegro moderato, II Scherzo. Allegro,
III. Andante Cantabile ma pero con moto, IV. Allegro moderato
Sonate « Waldstein » op.53 : I. Allegro con brio, II. Introduzione. Adagio molto,
III. Rondo : Allegretto moderato – Prestissimo
Entracte
Programme 20h15 sur piano Rosenberger 1820 :
Sonates Waldstein op.53 & op.109 par Laura Granero
Table ronde à 21h30 entre le trio Stimmung et Laura Granero
Présentation
Au sein de ce festival valorisant l’interprétation inspirée des modes jeux historiques, ce concert ouvre l’écoute en proposant d’entendre aussi des pièces de Beethoven sur instruments modernes.
L’écoute des interprétations ,- les unes faisant entendre les sonorités instrumentales de la fin du baroque et les modes de jeux faisant référence aux traités de l’époque, les autres sur instruments modernes – aidera à saisir une part du cheminement d’un Beethoven – homme du XVIIIe siècle polyphoniste et harmoniste – qui ouvre le passage au XIXe siècle. Beethoven développait de nouvelles formes d’écritures qui reliaient les découvertes des structures inédites du système tonal et les recherches acoustiques d’une lutherie en pleine évolution.
L’écriture du compositeur s’inspirait de ces recherches et les facteurs d’instrument répondaient aux exigences créatrices du compositeur. Ce processus de collaboration entre l’acousticien et le compositeur (méthode de travail typiquement beethovenienne) est encore bien actuelle dans la création contemporaine…
Pour l’écoute des œuvres entendues aujourd’hui, je propose une lecture du processus créateur beethovénien qui me paraît procéder de ce mouvement complexe et très complémentaire évoqué plus haut :
1° L’élaboration beethovenienne des formes, redistribue les dessins contrapuntiques inédits souvent brisés sur plusieurs registres, les grilles harmoniques et modulantes, les fonctions expressives. Il s’agit d’une exploration magistrale des « possibles » du système tonal, de l’héritage baroque à l’heure du tempérament égal, par-delà les spécificités des timbres instrumentaux.
2° Simultanément à l’héritage du 18ème siècle, la recherche « très moderne et anticipatrice » des timbres de la lutherie en pleine recherche évolutive, notamment la quête des nouvelles dimensions acoustiques de la résonnance sympathique et spatiale, l’amplification du son.
Ce sera notamment le cas pour le corpus des 32 sonates et la musique de chambre. Ces œuvres ouvriront la voie au piano romantique à l’orchestre du XIXe siècle, à un immense répertoire faisant référence souvent à Beethoven, et ce du 26 mars 1827 à nos jours.
Michael Levinas
Etre ou ne pas être HIP*
Être ou ne pas être HIP, telle est la question. Ou peut-être la question est-elle d’essayer de jouer en cherchant la beauté et la vérité, quel que soit l’instrument avec lequel nous choisissons de jouer ? Dans mon cas, depuis des années, je suis fascinée par les instruments historiques, les sources écrites de l’époque et les premiers enregistrements avant 1950. Depuis le XIXe siècle à nos jours, Beethoven a fait l’objet de nombreuses réflexions, notamment en ce qui concerne ses pianofortes et la manière dont ils ont affecté ses compositions. Cependant, jusqu’à ce jour, peu de pianistes se sont intéressés à découvrir ces instruments ou à les jouer.
L’Andante favori, conçu à l’origine pour la Sonate Waldstein, a été relégué à un mouvement séparé. Cet Andante avec la Sonate Opus 109 sera entendu aujourd’hui sur un pianoforte de mécanique viennoise de 1828 de la collection de Luca Montebugnoli.
Dans ce concert, j’aimerais proposer une relecture de ces œuvres en essayant de repenser d’autres canons de beauté à partir de ma recherche des sources du passé.
Laura Granero
*HIP : Historically Informed Performance
Ce projet Entre Modernes et Anciens a été conçu avec le Festival de La Chaise Dieu, concert le 28 août 2021 16h.