Description
8,9,10 juillet : Atelier Romance, sonates avec flûte, pièces solo piano Erard 1806
avec Luca Montebugnoli piano, Coline Dutilleul mezzo, Annelies Andries musicologoque – Frais d’inscription : 200€ pour 3 jours, à l’ARCAL Paris 20
Thématiques du piano Erard 1806, de la Romance que vous pourrez découvrir ou approfondir :
– L’épanouissement d’une facture instrumentale française : Sébastien Erard 1800
L’histoire du piano débute en Italie (1710) et en Saxe (1730/40) pour essaimer en France et en Grande Bretagne. Né à Strasbourg, à partir des années 1770 Sébastien Erard s’affirme à Paris comme un des plus brillants facteurs de piano. Ses innovations, concernant à la fois la mécanique de l’instrument et la possibilité d’en modifier le son à travers les jeux de pédales, vont établir le cadre de l’esthétique française, caractérisée par une attention accrue aux couleurs et à la résonance du piano.
Le piano est alors un produit de luxe fabriqué avec les bois précieux venus des Antilles tels que l’Acajou, avec l’ivoire et l’ébène venu d’Afrique.
– L’art du piano français : le piano carré Erard de 1806 – restauré par le Maître d’Art Christopher Clarke pour La Nouvelle Athènes – est un outil fondamental pour la redécouverte du jeu pianistique tel qu’il se développe en France à partir de la fin du XVIIIe siècle, notamment autour du Conservatoire de Paris fondé en 1795. Il permet d’explorer à la fois les possibilités sonores liées aux multiples registres du piano, actionnés par ses quatre pédales (luth, levée des étouffoirs, céleste et basson), ainsi que les subtilités du jeu digital. Cette nouvelle approche permet de reconsidérer certaines figures majeures du piano français du début du XIXesiècle, telles que Hélène de Montgeroult, Louis Adam, Daniel Steibelt, Ferdinand Hérold, etc. aujourd’hui encore largement méconnu, ainsi que l’ample répertoire qu’ils ont laissé, en redécouvrant la dimension pittoresque de leur esthétique, visant toujours l’évocation d’images et de sons naturels.
Essor et âge d’or de la romance
L’air « Dans ma cabane obscure » du Devin du village de Rousseau en 1752 devait lancer l’un des genres les plus en vogue dans la musique vocale française des dernières décennies du siècle des Lumières : avec sa forme strophique, sa tournure mélodique à la fois simple et expressive, la romance conquiert tant la scène de l’opéra-comique que les salons de l’ancien régime et notamment celui de la reine Marie-Antoinette.L’un des exemples les plus connus parmi les romances prérévolutionnaires demeure le « Plaisir d’amour », musique de J.-P.-G. Martini sur un texte de Monsieur de Florian, auteur célébré pour ses nouvelles et romans pastoraux.
Loin de disparaître avec la révolution, la romance sut s’adapter et véhiculer des affects fort différents, des textes patriotiques aux romances noires dans l’influence des romans gothiques et légendes fantastiques, sans jamais oublier ses premiers élans sentimentaux.
Le répertoire abordé au cours de l’atelier consacré à la Romance se place à dessein au tournant du siècle, époque correspondant au piano carré Érard de l’association et à une volonté explicite de certains compositeurs de mettre à profit les différentes sonorités de ce type d’instrument en incluant par exemple des indications de pédales très spécifiques comme celle dite « céleste ». Partie vocale comme accompagnement deviennent plus élaborées sans jamais abandonner totalement la recherche originelle de simplicité.
La partition constitue un canevas sur lequel chanteur et accompagnateur doivent tisser avec délicatesse les sentiments exprimés dans chaque couplet. L’atelier a justement pour objectif d’apporter aux participants les connaissances nécessaires pour engager une réflexion historiquement informée sur la façon d’interpréter ce répertoire et de sortir du simple cadre de la partition sans outrepasser les limites du genre.
– La romance est un des genres les plus en vogue tant à la scène de l’Opéra-Comique que dans les salons de l’ancien régime, puis révolutionnaires et impériaux. La romance sut s’adapter et véhiculer des affects fort différents, des textes patriotiques aux romances noires, influencées par les romans gothiques et les légendes fantastiques, sans oublier ses premiers élans sentimentaux.
Le piano carré Erard 1806 est l’instrument idéal pour illustrer les événements dramatiques des textes, grâce à sa dimension pittoresque apportée par ses pédales. La Reine Hortense et le Prince Eugène pratiquèrent et s’échangèrent des romances tout au long de leurs vies.
Répertoire :
Répertoire proposé de la sonate Française pour pianoforte
Les Participants seront invités à présenter une ou plusieurs sonates ainsi que des exemples de sonates ou potpourris de compositeurs français de la fin du XVIIIe siècle au premier quart du XIXe siècle. J. F. Edelmann, Hülmandell, H. de Montgeroult, L. Adam, D. Steibelt,
Piano solo : Programme à préparer pour étudier la pédalisation spécifique qu’apporte le piano carré Erard 1806
– le rondo l’Orage de Daniel Steibelt (extrait du 3e concerto op. 33, tirée de sa méthode de piano),
– le Ranz des vaches ou le rondo « Pastorale » de Louis Adam (dans la méthode de 1804-05)
Exemple sur le Erard 1806 par Luca Montebugnoli : (https://youtu.be/aVGK-az4LcI?si=adQKXxo2deKWlXNi)
Programme libre parmi :
Louis Adam : sonates op. 6, op. 7, op. 8, op. 9
Hélène de Montgeroult : sonates op. 1, op. 2 et op. 5
Hyacinthe Jadin : sonates op. 3, op. 4, op. 5, op. 6
Daniel Steibelt : sonates op. 4, op. 23, op. 64 ; mélange op. 10 ; capricci op. 24
Ignace Ladurner : sonates op. 4, op. 9, op. 11
Muzio Clementi : sonates op. 25, op. 33
Jan Ladislav Dussek : sonates op. 35, 64, 75, 77 ; fantaisie op. 76
Johann Baptist Cramer : sonates op. 7
Frédéric Kalkbrenner : sonates op. 1, op. 4
Férdinand Hérold : sonate op. 1
Répertoire Romances
« Plaisir d’amour », Romance du Chevrier dans Célestine, Nouvelle de Monsieur le Chevalier de Florian, mise en musique de J.P.G. Martini en 1785 (à la page 18 du recueil accessible par le lien ci-dessous) https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9081539d/f18.image
« A la fortune » (p. 2), « Amoroso » (p. 7) et « Charlotte sur le tombeau de Werther » (p. 12) dans la Recueil de romances et chansons (1795) de Jean-Louis Adam https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9081727w.r=Adam%20chansons?rk=214593;2
« Le Regard » de Félix Blangini http://ks.imslp.info/files/imglnks/usimg/2/2c/IMSLP55401-PMLP114473-BLANGINI.pdf
« A une forêt » de Louis Jadin (n° 3 p. 6 du recueil accessible par le lien ci-dessous) https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9079970s/f8.image.r=Jadin%20romance
Le fantôme de Plantade (maître de Hortense de Beauharnais)
« Peu comme point troublée », « l’orage », « le chant du berceau »…tirée des 12 romances ou de l’Album artistique de Hortense
« La complainte du Troubadour », « Il était là », Pierre-Jean Garat
Répertoire à compléter avec Coline Dutilleul
Exemple avec accompagnement de harpe par Coline Dutilleul lors du Festival de Pentecôte 2023 : Il était là, Coline Dutilleul, Pernelle Marzorati Festival de Pentecôte 2023
D’autres romances, non disponibles en ligne, seront mises à la disposition des participants en amont de l’atelier.
– La sonate avec accompagnement (violon, flûte, cor) est un autre genre majeur du répertoire pianistique de l’époque, qui cherche à enrichir les possibilités sonores du piano en lui associant instruments différents, tour à tour solistes et accompagnateurs.
Répertoire à préparer enregistrement mp3 d’une des pièces suivantes :
2 mouvements l’un rapide et l’autre lent, ainsi que pour les pianistes : le 2mvt (Romance) de la sonate JL Adam op7n°3
Répertoire avec violon
J.L. Adam – Op.6 no.2 https://imslp.org/wiki/3_Sonatas%2C_Op.6_(Adam%2C_Louis)
N.J. Hüllmandel – Op.8 no. 3 ( Partie de violon disponible sur demande)
https://imslp.org/wiki/3_Sonatas%2C_Op.8_(H%C3%BCllmandel%2C_Nicolas_Joseph)
Montgeroult – Op.2 no.3 https://imslp.org/wiki/3_Sonatas%2C_Op.2_(Montgeroult%2C_H%C3%A9l%C3%A8ne)
J.L. Dussek – Op.5 no.1 https://imslp.org/wiki/3_Sonatas_for_Keyboard_with_Violin%2C_Op.5_(Dussek%2C_Jan_Ladislav)
Steibelt – Op.27 no.1 https://imslp.org/wiki/6_Violin_Sonatas%2C_Op.27_(Steibelt%2C_Daniel)
W.A. Mozart – KV 301 KV 302 KV 303 KV 304 KV 305 KV 306
Possibilité d’écrire l’accompagnement du violon ou de la flûte:
J.L. Adam – Op.7 no.3 https://imslp.org/wiki/3_Piano_Sonatas%2C_Op.7_(Adam%2C_Louis)
J.L. Dussek – Op.5 no.3 https://imslp.org/wiki/3_Sonatas_for_Keyboard_with_Violin%2C_Op.5_(Dussek%2C_Jan_Ladislav)
Répertoire avec flûte
François Devienne Sonate n°1 1er Livre en ré majeur : Livre 1 complet :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4500194d/f7.image.r=Fran%C3%A7ois%20Devienne%20sonate
Louis Jadin Sonate avec flûte obligée en sol : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90578011/f1.image.r=Jadin%20sonate
Luca Montebugnoli est un pianiste et pianofortiste italien. Diplômé du Conservatoire Santa Cecilia de Rome, du CNSMDP et l’Université Paris-Sorbonne et lauréat de la Fondation Royaumont, il mène un doctorat à l’Orpheus Instituut (Gand) sur la pratique de l’arrangement pour piano au début du XIXe siècle. Il est professeur de piano et pianoforte au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, au MIMA de l’Université Paris-Sorbonne et au Conservatoire Départemental de Bobigny. En 2017, il fonde l’ensemble Hexaméron. Il est membre fondateur de La Nouvelle Athènes.
Il vient d’enregistrer sur le piano carré Erard 1806 un projet « Mysterious Mozart » autour des Mystères d’Isis (Mozart/Lachnith) et de romances avec l’Ensemble Hexameron, Marianne Croux soprano & Cyrille Dubois ténor, ainsi qu’une exploration pianistique de la Symphonie n°3 de Beethoven arrangée par ses soins aux spécificités du piano en forme de clavecin ayant appartenu à Beethoven un Erard 1803. Ces recherches récentes en font un grand spécialiste des pédales et de l’esthétique française du 1er romantisme.
Coline Dutilleul, mezzo-soprano, Lauréate du Concours international de Cologne en 2014, membre de l’Opera Studio de l’Opéra national du Rhin de 2015 à 2017, sélectionnée pour les programmes Jeunes artistes du Britten Pears Young Talent Programm, Lucerne Festival Academy (Simon Rattle), Académie d’Ambronay (Leonardo Garcia Alarcon), Acadèmia de Formacio (Jordi Savall), repérée par la Soprano Barbara Hannigan, Coline Dutilleul se produit au sein des Opéras d’Aix-la-Chapelle Aachen (Miss Jessel dans The Turn of the Screw), à l’Opéra d’Avignon et Clérmont-ferrand (Hänsel dans Hänsel und Gretel et Soeur Mathilde dans Le dialogue des Carmélites), à l’Opéra-Comique (création de Miranda – mise en scène: Katie Mitchell, direction musicale: Raphaël Pichon) ainsi qu’à Lille et à Caen (une servante dans Der Zwerg de Zemlinsky – mise en scène : Daniel Jeanneteau).
On la retrouvera prochainement dans Fairy Queen de Purcell à l’Atelier Lyrique de Tourcoing (direction : Alexis Kossenko / Mise en scène : JP Desrousseaux) ainsi que dans le rôle de Mercedes dans Carmen à l’opéra de Clérmont-Ferrand. Son premier disque est paru chez Fuga Libera à l’automne 2022.
Elle s’intéresse au répertoire de la romance et forme un duo avec la claviériste Aline Zylberajch dont on peut écouter des airs de Haydn filmés par Arte Concert. Elle est partenaire du projet culturel de La Nouvelle Athènes au Musée national des Châteaux de Malmaison et de Bois-Préau.Coline Dutilleul est boursière de la Fondation Securex et de la Fondation Royaumont. Elle fait en outre partie de la ENOA Community
Annelies ANDRIES, musicologue, recherches récentes sur les romances d’Hortense
Annelies Andries (1985) est professeur assistant à l’université d’Utrecht. Elle a obtenu son doctorat à l’université de Yale, avec une thèse sur l’opéra et la formation de l’identité des élites dans la France napoléonienne. Ses recherches se concentrent sur les thèmes de la musique, de la politique et des conflits, impliquant également des questions de traumatisme, d’histoire médicale, de genre et de colonialisme. Outre ses activités universitaires, elle est également une auteure enthousiaste de textes de programmes pour des maisons d’opéra et des festivals en Europe. Pour plus d’informations, voir : https://www.uu.nl/werkers/AHEAndries.
Nicolas BOUILS, flûtiste romantique et baroque (si des duos avec flûte se présentent)
Après un cursus en flûte traversière dans la classe de Luc Urbain, Nicolas Bouils s’initie à la flûte traversière baroque, et son entrée au Conservatoire de Paris lui permet de se perfectionner auprès de Jan de Winne et d’Alexis Kossenko, ainsi qu’auprès de Pierre Dumail en piccolo.
Sa passion pour l’histoire et la facture de son instrument, la multiplicité et la richesse de ses sonorités, pour la recherche sur ces flûtes, techniques, partitions et styles anciens l’amène à jouer de nombreux instruments et le conduit à la découverte des répertoires riches qui y sont à chaque fois associés. Le développement de cette démarche de jeu et de recherche polyvalentes lui permet ainsi d’explorer l’immense répertoire de la flûte dans de multiples formations. Il fait notamment partie des membres fondateurs de l’Ensemble Hexameron dirigé par Luca Montebugnoli.
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