4 mai 2025, 12:30 – 13:30 | La harpe au salon de Joséphine, Pernelle Marzorati, harpe Naderman

Programme du concert du dimanche 4 mai 2025 – 12h30
Pièces pour harpe, tirées de la bibliothèque de Joséphine à Malmaison

Jacques-Georges Cousineau (1760 – 1836) – Trio des misteres d’Isis*,
Philippe-Jacques Meyer (1737-1819) – Sonate n°6 pour la harpe, op.3
François-Joseph Naderman (1781-1835) – Sonate n° 2 pour la harpe , op.92
Martin-Pierre d’Alvimare (1772 – 1839) – Sonate n°2 pour la harpe*, op.14
Martin-Pierre d’Alvimare (1772 – 1839)  – Scène pour la harpe*, op.23
Jean-Baptiste Krumpholtz (1742-1790) – Sonate n°1 pour la harpe, op.17
Elias Parish-Alvars (1808-1849) – Petite fantaisie pour la harpe

Pernelle Marzorati, harpe Nadermann 1793, collection Pernelle Marzorati
*Pièces de Cousineau, d’Almivare extraites de la bibliothèque de La Malmaison

Presentation

Les châteaux de Malmaison et de Bois Préau, idéalement situés dans un écrin de verdure à quelques distances des fastes de la capitale, étaient un lieu de villégiature et de divertissement pour leurs hôtes d’exception que furent Joséphine et Napoléon. La musique y tenait une place privilégiée comme en atteste le magnifique salon de musique et sa collection d’instruments d’époque. On y jouait des romances de D’Alvimare, Naderman, Garat, les airs d’opéra de Spontini, Mayr, Paisiello, Méhul ou les sonates virtuoses des pianistes Steibelt, Jadin, Adam ou Dussek.

En 2024, les châteaux de Malmaison & Bois-Préau renouvellent leur partenariat avec l’Association La Nouvelle Athènes, lesquels nous proposent un voyage musical dans l’esthétique du premier romantisme français qu’incarne le raffinement de La Malmaison.

À la fin du XVIIIe siècle, la harpe connaît une véritable renaissance, tant sur le plan de sa conception que de son répertoire. Des musiciens comme Jacques-Georges Cousineau et Jean-Henri Naderman révolutionnent les techniques de jeu en intégrant un mécanisme à pédales, permettant à l’instrument d’atteindre un niveau de virtuosité et de raffinement inégalé. Cette innovation ouvre des perspectives musicales inédites.
Dès la fondation du Conservatoire de Paris en 1795, les grands maîtres de l’époque forment de nouvelles générations d’instrumentistes tout en publiant une abondance de musique soliste dédiée à cet instrument en pleine transformation. Le répertoire évolue alors, passant du style classique à une écriture plus lyrique, grandiose et parfois profondément intime. Certaines œuvres, comme celles de Jean-Baptiste Krumpholtz ou Martin-Pierre D’Alvimare (professeur de harpe de l’impératrice Joséphine et sa fille, Hortense de Beauharnais), incarnent cette transformation en explorant des expressions musicales bouleversantes et novatrices.
De la sonate à la scène, en passant par la fantaisie, la harpe devient un véritable objet de fascination musicale, sublimée par les interprètes les plus talentueux de l’époque. Ce programme, sur instrument historique (harpe de Jean-Henri Naderman, datée de 1793), met à l’honneur cette période charnière de l’histoire de la harpe, célébrant des figures oubliées comme Philippe-Jacques Meyer – pionnier et premier harpiste à jouer sur une harpe à pédales – ainsi que des virtuoses reconnus tels qu’Elias Parish -Alvars, surnommé par Berlioz le « Liszt de la harpe ».

Le Château de Malmaison, résidence de l’impératrice Joséphine – amatrice d’art et harpiste passionnée –, a résonné au son de ces partitions florissantes. Plusieurs œuvres de ce programme sont d’ailleurs issues de sa propre bibliothèque musicale.

Biographie

Pernelle Marzorati, romantic harp

Après des études de violon et de harpe au conservatoire du Mans, Pernelle Marzorati entre à 17 ans au CNSMD de Lyon en classe de harpes anciennes avec Angélique Mauillon. Pendant ces cinq années d’étude, elle a l’occasion de partir à Milan étudier les harpes historiques avec Mara Galassi à la Civica Scuola et obtient parallèlement un perfectionnement au CRR de Lyon en harpe moderne dans la classe de Christophe Truant.
S’intéressant à l’histoire de son instrument et de son répertoire, elle crée diverses formations visant à varier l’utilisation de la harpe en musique de chambre ( Les Accords Nouveaux, Tumbleweeds…) et se produit régulièrement en concerts solo mais aussi avec plusieurs ensembles dédiés à la musique ancienne tels que Correspondances (Sébastien Daucé), Pygmalion (Raphaël Pichon), Le Concert d’Astrée (Emmanuelle Haïm), La Cappella Mediterranea (Leonardo Garcia Alarcon), Les Lunaisiens (Arnaud Marzorati).
Lauréate de la fondation Safran, elle enregistre un album de musiques classiques sur instrument d’époque en duo avec le luthiste Thomas Vincent. Durant ses années d’études, Pernelle Marzorati a pu suivre un cursus complet en écriture et elle se prête, en plus de son activité de harpiste, à des travaux d’orchestration pour des projets pédagogiques et éducatifs (Centre de Musique Baroque de Versailles, Maîtrise du théâtre de la ville de Caen).