10 septembre 2023, 12:30 – 14:30 | Concert Mensuel Malmaison – Piano carré Erard 1806 et violon

L'Opéra au salon sous le 1er Empire
La Sonate avec accompagnement de violon
Airs favoris de Joséphine tirés des opéras de Paisiello, Spontini,
Romances de Hortense de Beauharnais arrangées pour le salon par les plus grands pianistes de l'époque :
Steibelt, Adam, Rigel, Hullmandel et Mozart

Eloy Orzaiz, piano carré Erard 1806 et Marta Ramirez violon.

Presentation
La musique occupe une place centrale dans la vie de toute la haute société européenne à l’époque du 1er Empire. A cet égard, le salon de l’impératrice Joséphine et plus tard de la reine Hortense constituent un modèle pour les réunions musicales dans la sphère privée.
Des amateurs et des musiciens professionnels s’y retrouvent pour jouer de la musique de chambre à la mode mais aussi de la musique vocale, avec des romances et d’airs d’opéra en vogue.

Prenant les sonates de Mozart comme modèle, des compositeurs tels que Louis Adam, Nicolas Joseph Hüllmandel ou Daniel Steibelt vont développer un langage de sonate typiquement français. Ce goût est fortement marqué par la recherche d’atmosphères colorées et d’images sonores que les progrès dans le domaine de l’organologie rendaient possibles.
Le piano français du premier romantisme français est caractérisé par la présence de quatre pédales : luth, forte, céleste (FF-d3), basson (FF-c1). La pédalisation y joue un rôle majeur. Cette dernière a été théorisée par Louis Adam dans sa célèbre méthode de piano du Conservatoire de Paris où est présenté le "Ranz des Vaches" que vous pourrez écouter dans ce concert.
La force évocatrice du premier Romantisme français et sont ainsi, interdépendants.

tickets

8,00 15,00 

Available Options:

*Reduced price: Students, Schoolchildren, Unemployed, Social Minima, Disabled and their companion

Time and place

10 septembre  2023, 12:30 – 13:30
Orangerie de Bois Préau, 1b av de l’Impératrice, 92500 Rueil-Malmaison, France
Bus 27 : arrêt Bois-Préau à 11h45 depuis la gare RER A Rueil-Malmaison

Avant ou après le concert, vous pouvez visiter le Château de la Malmaison :
Pour réserver sur la billetterie en ligne du Château
cliquez ici

About the event

L ́opéra au salon parisien sous le 1er Empire
The sonata with accompaniment

Antoine Rigel (1745 ? -1807 ?) – Sonate pour le clavecin ou fortepiano op. 7 no 1 Allegro molto
W.A. Mozart (1759-1778) – Sonate KV 306 Andante cantabile
Antoine Rigel (ca.1745 – ca.1807) – Sonate pour le clavecin ou fortepiano op. 10 no 1Rondo Allegretto
Giovanni Paisiello (1740-1816) – Ouverture du Barbier de Séville
arrangée pour le clavecin ou piano forte avec accompagnement de violon (ad libitum) par August Heinrich Wenck (ca.1750-1814)
Louis Adam (1758 – 1848) – Le ranz des vaches
Nicolas-Joseph Hüllmandel (1756-1823) – Sonate pour le piano forte ou le clavecin avec accompagnement de violon op.8 no 3 Allegro molto – Larghetto – Allegro moderato

Intermission

Gaspare Spontini (1774-1851) – Ouverture de « La Vestale » de Spontini
arrangée pour le pianoforte avec accompagnement du violon (ad libitum) par Daniel Steibelt
Louis Adam (1758 – 1848) – Sonate op 7 numéro 2 pour le pianoforte avec accompagnement de violon non obligé
Adagio con espressione (piano solo)- Presto agitato
Anonyme. « Partant pour la Syrie » – Romance de Hortense de Beauharnais variée pour le violon avec accompagnement de piano (entre 1815 – 1818)
Daniel Steibelt (1765-1823) – Sonate pour le pianoforte avec accompagnement de violon op 27 no 1 Allegro agitato

L’opéra au salon sous le premier Empire

La musique occupe une place centrale dans la vie de toute la haute société européenne à l’époque du 1er Empire. A cet égard, le salon de l’impératrice Joséphine et plus tard de la reine Hortense constituent un modèle pour les réunions musicales dans la sphère privée.
Des amateurs et des musiciens professionnels s’y retrouvent pour jouer de la musique de chambre à la mode mais aussi de la musique vocale, avec des romances et d’airs d’opéra en vogue.

Prenant les sonates de Mozart comme modèle, des compositeurs tels que Louis Adam, Nicolas Joseph Hüllmandel ou Daniel Steibelt vont développer un langage de sonate typiquement français. Ce goût est fortement marqué par la recherche d’atmosphères colorées et d’images sonores que les progrès dans le domaine de l’organologie rendaient possibles.
Le piano français du premier romantisme français est caractérisé par la présence de quatre pédales : luth, forte, céleste (FF-d3), basson (FF-c1). La pédalisation y joue un rôle majeur. Cette dernière a été théorisée par Louis Adam dans sa célèbre méthode de piano du Conservatoire de Paris où est présenté le « Ranz des Vaches » que vous pourrez écouter dans ce concert.
La force évocatrice du premier Romantisme français et sont ainsi, interdépendants.

L’art de l’éloquence ; mettre l’expression théâtrale au coeur de l’écriture instrumentale

Au milieu du XVIIIème siècle, les arts manifestent divers signes d’épuisement des modèles esthétiques incontestées jusqu’à là. Naturalité, expressivité et vérité seront les valeurs qui, face aux conventions jugées paralysantes qui caractérisait le discours baroque, inspirent
la réforme du ballet de Noverre, celle du théâtre de Diderot et les innovations de l’opéra de Gluck. Ce dernier décrit dans la Préface à Alceste comment il essaye de mettre un terme au règne d’interprètes tout puissants, à la virtuosité vocale sans élan dramatique en renonçant ̈(…) à tous ces abus, dus soit à la vanité et à la mauvaise volonté des chanteurs, soit à une trop grande docilité des compositeurs (…) Je me suis efforcé de ramener la musique à son véritable rôle, qui est de servir la poésie par son expression (…). »

Remettre l ́expression et l ́éloquence au centre des créations est donc un souci partagé par nombreux artistes distingués. Cela a pour conséquence la création d’une nouvelle virtuosité liée à l ́expression des contrastes. Il convient de souligner que dans les sources musicales de la fin du XVIIIème et du XIXème siècles, la comparaison ancienne du musicien à l’orateur ne disparaît pas mais on évoque aussi les grands acteurs du moment comme modèles.

Un de ces modèles fut sans doute David Garrick (1717-1779). Né le 16 février 1717 dans une auberge de Lichtfield, il était petit-fils d’un négociant français, réfugié en Angleterre après la révocation de l’édit de Nantes. Il devient le plus grand comédien de la période en Europe et inspire la réforme du ballet-théâtre de Diderot :

« Ce que je vais vous raconter, je l’ai vu. Garrick passe sa tête entre les deux battants d’une porte, et, dans l’intervalle de quatre ou cinq secondes, son visage passe successivement de la joie folle à la joie modérée, de cette joie à la tranquillité, de la tranquillité à la surprise, de la surprise à l’étonnement, de l’étonnement à la tristesse, de la tristesse à l’abattement, de l’abattement à l’effroi, de l’effroi à l’horreur, de l’horreur au désespoir, et remonte de ce dernier degré à celui d’où il était descendu. Est-ce que son âme a pu éprouver toutes ces

sensations et exécuter, de concert avec son visage, cette espèce de gamme ? Je n’en crois rien, ni vous non plus. Si vous demandiez à cet homme célèbre, qui lui seul mériterait autant qu’on fît le voyage d’Angleterre que tous les restes de Rome méritent qu’on fasse le voyage d’Italie ; si vous lui demandiez, dis-je, la scène du Petit Garçon Pâtissier, il vous la jouait ; si vous lui demandiez tout de suite la scène d’Hamlet, il vous la jouait, également prêt à pleurer la chute de ses petits pâtés et à suivre dans l’air le chemin d’un poignard. Est-ce qu’on rit,est- ce qu’on pleure à discrétion ? On en fait la grimace plus ou moins fidèle, plus ou moins trompeuse, selon qu’on est ou qu’on n’est pas Garrick. »1

Cette capacité d’expression dramaturgique était l’un des paramètres des plus importants pour juger la qualité d’une interprétation artistique, que ce soit du théâtre, de la danse ou de la musique (vocale ou instrumentale).

W.A. Mozart est sans doute un des plus grands génies de la dramaturgie. Dans ses sonates pour pianoforte et violon on aperçoit un véritable cortège de personnages et caractères, où la théâtralité trouva une forme idéale d’articulation : ̈Il n’y a pas une forme de musique instrumentale plus capable d’illustrer des sentiments sans paroles ̈.2 Une forme où les instrumentistes produisent l’illusion du chant expressif.

Prenant les sonates de Mozart comme modèle, des compositeurs tels que Louis Adam, Nicolas Joseph Hüllmandel ou Daniel Steibelt vont développer un langage de sonate typiquement français . Ce goût est fortement marqué par la recherche d’atmosphères colorées et d’images sonores, où la pédalisation joue un rôle majeur. La force évocatrice du premier Romantisme français et les progrès dans le domaine de l’organologie sont ainsi, interdépendants.

En dehors de cet aspect expressif ou dramatique et contrairement à la pratique pédagogique des conservatoires d ́aujourd ́hui, les sonates pour piano avec l’accompagnement du violon jouent à cette époque un rôle non négligeable dans l ́apprentissage du claviériste. Souvent, l’instructeur de clavier accompagnait son élève au violon (ou à la flûte) dans le but de lui montrer le phrasé des mélodies, le rythme, le caractère, etc. A cet égard, il est important de souligner le rôle de la partie du violon accompagnateur, qui est spécifiée soit comme “obligée”, soit comme partie “ad libitum” (facultative).

Pour conclure, ces mots de Baillot résonnent avec force quand on réfléchit pourquoi les plus grands maîtres de l’époque ont favorisé le duo clavier-violon comme moyen d ́expression musicale:

« le piano étant, par son essence, l’instrument de l’harmonie, fait connaître, mieux qu’aucun autre, l’esprit de chaque composition, tandis que le violon, suppléant l’insuffisance du piano pour soutenir les sons, est de nature à mieux rendre les choses du sentiment dans les passages de chant, et tous les accents de la passion. Le secours mutuel que se prêtent ces deux instruments est une des plus grandes perfections de l’art, un des plus grands charmes attachés à la musique instrumentale. »3

1 Denis Diderot, « Paradoxe sur le comédien », dans Œuvres esthétiques, éd. Paul Vernière, Paris, Classiques Garnier, 1994, p. 328-329 (rédigé entre 1773 et 1777, 1 / 1830).

2 « Die Instrumentalmusik hat in seiner Form bequemene Gelegenheit, ihr Vermögen, ohne Worte Empfindungen zu schildern, an den Tag zu legen, als in der Sonate. » Johann George Sulzer, Allgemeine Theorie der Schönen Künste, Leipzig: M.G. Weidmanns Erben und Reich, 1779, 4, p. 219.

3 Baillot, Pierre, L’art du violon, nouvelle méthode dédiée à ses élèves, Paris, Imprimerie du Conservatoire, 1834, p. 261.

 

Eloy Orzaiz Galarza
[1] Denis Diderot, " Paradoxe sur le comédien ", in Œuvres esthétiques, ed. Paul Vernière, Paris, Classiques Garnier, 1994, p. 328-329 (written between 1773 and 1777, 1 / 1830).

[2]Some scholars see parallels between M. Clementi's Sonata ¨Didone Abbandonata¨ (composed in 1821 in G minor) and K.379.

[3] « Die Instrumentalmusik hat in seiner Form bequemene Gelegenheit, ihr Vermögen, ohne Worte Empfindungen zu schildern, an den Tag zu legen, als in der Sonate. » Johann George Sulzer, Allgemeine Theorie der Schönen Künste, Leipzig: M.G. Weidmanns Erben und Reich, 1779, 4, p. 219. « there is no form of instrumental music that is more capable of depicting wordless sentiments than the sonata ». As translated in Nancy Kovaleff Baker and Thomas Christensen, Aesthetics and the Art of Composition in the German Enlightment: Selected Writings of Johann Georg Sulzer and Heinrich Christoph Koch, Cambridge, Cambridge University Press, 1996, p. 103.

Complete course for teaching Forte-Piano, Leading progressively from the first elements to the Greatest Difficulties, Paris, Janet and Cotelle, c. 1820, 3 vols.

[5] L’Allgemeine musikalische Zeitung of october 1811

[6] Baillot, Pierre, The art of the violin, a new method dedicated to his students, Paris, Imprimerie du Conservatoire, 1834, p. 261.

LES ARTISTES

Finalistes au York Early Music International Young Artists Competition 2019, Marta Ramírez García-Minaand Eloy Orzaiz Galarza build “El Parnasillo” in 2015 in the Schola Cantorum from Basel (Switzerland). Originally from Pamplona, these two musicians currently reside in the Swiss city. Their common interest in the vast repertoire for violin and historical keyboards leads them to explore the works of this group from the dawn of the 17th century to the beginning of the 19th century.

The duo participated in the dedication of the Erard 1806 square piano in February 2020 and led the workshop on piano sonatas with violin accompaniments hosted by The New Athens in October 2021.

 

The Spanish violinist Marta Ramírez García-Mina is a graduate of the Trinity Laban Conservatoire of Music and Dance (Londres), where she received the silver medal TCM Trust and wins the competition TCM Early MusicLater, she specialized in the historical interpretation of Baroque, Classicism and Romanticism in Koninklijk Conservatorium (La Haye) with Walter Reiter and in the Schola Cantorum Basiliensis with Amandine Beyer, sponsored by the Government of Navarra and the Foundation Caja Navarra.

Currently Marta performs as a soloist and member of many ensembles. She has participated in projects led by artists such as Amandine Beyer, Leila Schayegh, Václav Luks, Kati Debretzeni, Rachel Podger... Since 2016 Marta has been teaching early music workshops at the Conservatoire Pablo Sarasate in Pamplona

After graduating in piano performance at Musikene (San Sebastián) Eloy Orzaiz Galarza perfected his harpsichord, fortepiano and pedagogy of historical keyboard instruments with professors Johann Hofmann, Paul Komen in the Netherlands and Jesper Christensen and Edoardo Torbianelli at the Schola Cantorum Basiliensis.

 

Eloy Orzaiz Galarza has been a member of the European Union Baroque Orchestra (EUBO), which has led him to play concerts in several countries of the Union. He has been awarded in several competitions such as the Fernando Remacha Prize (Pamplona), the National Competition of Xátiva, the International Piano Competition of Ibiza and laureate of the Royaumont Foundation. He shares the stage with renowned artists such as Amandine Beyer, Maria Cristina Kiehr. Since 2014 he is professor of harpsichord and fortepiano at the Hochschule für Musik of Frankfurt and since 2018 of the Conservatory Pablo Sarasateof Pamplona. During this year, his duet with Naaman Sluchin "Homage to P. Casals" will be published under the label " La mà de GuidoHe has just been appointed professor of harpsichord and fortepiano, in charge of the early music department of the CRR of Boulogne-Billancourt.

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