
Piano jean-Baptiste Streicher, n°4032, vienne 1847
Lors de la fondation de l’association La Nouvelle Athènes – Centre des pianos romantiques en 2018, les membres fondateurs cherchèrent à acquérir un piano le plus remarquablement restauré de facture viennoise pour aborder le répertoire de l’apogée du romantisme avec les oeuvres de Chopin, Liszt, Schumann, Mendelssohn, Brahms… Nous nous sommes tournés vers le maître d’art néerlandais Edwin Beunk qui nous a proposé ce magnifique piano à queue viennois de Jean-Baptiste Streicher. La Nouvelle Athènes a pu acquérir ce piano grâce à l’aide de la Fondation L’Or du Rhin.
Présentation du piano par Sally Sargent, pianiste historiquement informée, active à Vienne auprès de Paul Badura-Skoda
Ce piano est une merveille absolue. Il a été construit par Johann Baptist Streicher en 1847.
Il s’inscrit dans une filiation de 3 générations de facteurs de pianos à Vienne depuis 1802 à 1896. Johann Baptist est reconnu pour ses nombreuses innovations concernant la production du son à travers des procédés techniques et l’usage des matériaux.
La beauté de ce piano est qu’il possède des caractéristiques à la fois classiques et romantiques. D’une part, cet instrument de mécanique traditionnelle viennoise avec des peaux couvrant les marteaux et une profondeur de touche très faible (4 à 5 mm) se tourne vers le passé en choisissant ce son chantant magnifiquement clair et objectif avec beaucoup de nuances de couleurs.
D’autre part, ce piano regarde vers le futur avec un son de basse très riche et un désir de fusion et mélange du son. Ainsi, le ou la pianiste se sentira en adéquation avec les partitions non seulement de Beethoven mais aussi avec Schumann, Chopin et Liszt. C’est un terrain d’expérimentation pour le ou la pianiste qui doit trouver à travers son interprétation le bon langage sur le moment.
La mère de Johann Baptist Streicher – Nannette Streicher, (née Stein) fondatrice de la marque, amie de Beethoven – écrit que pour un public viennois, la qualité la plus appréciée était la capacité à chanter délicatement des pianissimi.
Les caractéristiques sonores des pianos Streicher étaient très admirées par beaucoup de pianistes dont Clara Schumann et Liszt. Ce fut le fils de Johann Baptist Streicher – Emil – qui fournit à Johannes Brahms un piano à cordes parallèles en 1868 avec une mécanique viennoise que Brahms jouait dans sa salle de musique jusqu’à la fin de sa vie.
Sally Sargent, pianiste et professeur réputée, assistante de Paul Badura Skoda à l’Université de Vienne.
Elle a écrit l’article sur le Toucher dans The New Grove Dictionary of Music and Musicians. Membre de La Nouvelle Athènes
http://www.sallysargent.com
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